Impactée elle aussi par la pandémie, la planification du territoire «devrait être repensée pour revenir à échelle humaine», estime Pierre Hurt, directeur de l'OAI. Et surtout être l'occasion «d'engager une réflexion sur les questions fondamentales liées à nos modes de vie».
Conséquences directes de la pandémie et des nouvelles habitudes prises, les besoins en matière d'aménagement du territoire évoluent. Si le télétravail notamment devrait faire évoluer la conception des logements mais aussi des espaces de bureau, la crise pourrait également aboutir à «revoir nos conceptions basées sur un modèle consumériste issu de la Seconde Guerre mondiale», affirme Pierre Hurt.
Pour le directeur de l'ordre des architectes et ingénieurs-conseil (OAI), «il est grand temps d'engager une réflexion sur les questions fondamentales liées à nos modes de vie». Finie donc la vision d'un territoire aménagé «en fonction des intérêts du système financier et économique pensé au niveau mondial», place plutôt à «une organisation centrée sur les besoins réels d'une communauté».
Un changement d'échelle et de philosophie que Pierre Hurt imagine s'accomplir par «la définition de valeurs communes, dont celle du partage, d'économie circulaire mais aussi d'échanges basés sur des données vérifiées pour éviter les débats émotionnels». Concrètement, au Luxembourg, cette approche devrait se traduire par plusieurs chantiers à mener en parallèle. En lien avec le besoin de mener des transformations «à plusieurs échelles directement liées au territoire et ses périphéries».
L'avenir du Luxembourg passera par la Grande Région
Comprenez aussi bien le besoin d'imaginer le futur du pays au travers du prisme de la Grande Région que de projeter des aménagements à l'intérieur des frontières «centrés sur les besoins des communautés et de son territoire». Pour Pierre Hurt, Luxembourg-Ville doit «devenir plus dense, plus intelligente» pour répondre aux besoins futurs de ses habitants.
En pleine croissance, la capitale nécessite à l'avenir «la présence de certains éléments de la campagne au sein la ville», comme «la création de fermes urbaines ou la mise en place de services locaux». Cela pourrait notamment prendre la forme au niveau non pas des quartiers, mais d'entités plus petites pour pouvoir répondre à des attentes très spécifiques.
A l'image «du retour du concierge chargé de s'occuper du jardin qui a été créé autour de résidences d'une quinzaine de logements par exemple». Les villages, de leur côté, devraient rester des villages, mais «devenir eux aussi plus intelligents avec une délocalisation de services présents jusqu'à présent dans les centres urbains». Et ce, dans une logique qui «ne doit plus trouver son moteur dans des organisations qui cherchent la maximisation des profits mais dans une logique de vivre-ensemble».
A noter que si certaines de ces idées se trouvent encore au stade théorique, d'autres sont d'ores et déjà planifiées. C'est notamment le cas des fermes urbaines, dont une doit s'implanter au sein du futur quartier Langfuur, au Kirchberg. L'idée d'en installer une au sein de la future tour que devrait occuper Luxexpo The Box avait également été avancée.
Sem comentários:
Enviar um comentário